Rubrique Animé #3 : Kiseijuu: Sei no Kakuritsu

Bonjour à tous !

 

La semaine dernière nous avons vu ensemble l’animé Charlotte, nous étions sur un Slice Of Life fantasique. Aujourd’hui nous restons dans du fantastique mais dans la catégorie seinen. Nous suivrons le même schéma que lors de la précédente rubrique. Je présenterai l’anime, son studio, son œuvre, ses personnages et son histoire. Après quoi, je vais vous présenter mon avis argumenté. Je vous invite à venir discuter avec moi de votre avis.

Aujourd’hui nous allons parler de Parasite.

ATTENTION : Parasite est un anime violent, gore Pegi 17+. Je déconseille donc fortement à toutes les personnes sensibles ! Il s’adresse à un public mature, je prépare quelque chose de tout public pour la semaine prochaine.

Présentation

Studio: Madhouse: Death note ; One puch man, Death parade

Titre original: Kiseijuu: Sei no Kakuritsu

Scénariste: Shoji Yonemura : Berserk

Format: Seinen :24 épisodes de 24 minutes. Adaptation de manga

Synopsis: Nous suivons le personnage de Izumi Shin’ichi, jeune lycéen lambda. Une nuit, un être ressemblant à un serpent va s’introduire dans sa chambre. Cet être va par la suite pénétrer dans sa main droite et remonter de long de son bras. Notre héros se réveille brusquement et tente de faire un garrot pour empêcher cette bête d’aller plus loin. Le lendemain, sa main droite qui a pris vie, lui explique qu’il est un parasite ayant raté le cerveau.

Shin’ichi va donc devoir vivre avec Migi (signifiant droite en japonais) qui ne peut plus quitter son corps. Il apprendra rapidement que d’autres parasites existent et ont réussi a prendre le cerveau d’humains devant ainsi des hôtes. Ces personnes n’ont plus rien de normal et se nourrissent de chair humaine pour survivre.

Les parasites pouvant se sentir entre eux, Shin’ichi et Migi vont devoir s’entraider pour survivre. En effet, Migi ne contrôlant pas le cerveau de son hôte est considéré comme une menace. De plus, notre héros va vite comprendre que ses proches sont également en danger.

Personnages : Seiyuu

Izumi Shin’ichi : Shimazaki, Nobunaga

Jeune lycéen de 16 ans plutôt timide, frêle et réservé. Il est assez faible et trouillard de nature, il a par exemple peur des insectes. Il vit avec ses parents pour qui il a une grande affection. Étant obligé de vivre avec Migi, il va devoir garder ce secret pour lui avec toutes les conséquences qui en découlent. Nous allons donc suivre son évolution dans un monde où il est le seul à connaître l’existence des parasites.

Migi : Hirano, Aya

Mention spéciale à la Seiyuu qui est une de mes préférées. Aya Hirano est une doubleuse de génie que j’apprécie particulièrement dans Haruhi Suzumiya.

Migi est un parasite ayant échoué dans sa mission innée de contrôler le cerveau d’un humain. S’agissant d’un parasite, le plus important pour lui est sa survie personnelle. Il n’a aucun sentiment, aucune empathie et est très individualiste. Il a la capacité de changer la main droite du héros en arme et devra lutter contre ses semblables. Contrairement aux autres, il n’a pas besoin de manger d’êtres humains pour survire, l’apport en sang du héros lui suffit.

Analyse :

Les thématiques abordées :

Comme pour Madoka, Kiseijuu est un seinen, c’est à dire un animé destiné à un public adulte. Certes cette fois la violence omniprésente et le coté gore de l’anime suffit à justifier de cette classification, cependant nous pouvons également trouver plusieurs axes de réflexion digne d’intérêt . Encore une fois, il s’agit de ma lecture personnelle, je vous invite donc à venir en discuter.

Qu’est ce qui définit un Parasite dans cet animé ?

Les parasites sont des êtres dont l’origine est inconnue, cependant nous savons pas mal de choses à leur sujet :

Ils sont individualistes, ce qu’ils cherchent avant tout est leur survie personnelle. Pour cela ils se nourrissent d’être vivants principalement des humains.

Ils ne possèdent aucun sentiments, ni empathie . Un exemple qui ne spoil pas, Migi ne voit pas l’intérêt d’avoir un nom. Le sentiment d’identité lui échappe totalement.

Cependant: Qu’est ce qui les différencie des humains ? Qu’est ce que l’humanité ?

Une personne doté d’un corps, une personne capable de penser ? Sans reprendre le Cogito, les parasites eux aussi pensent.

Les humains aussi tuent des animaux pour se nourrir, pour subvenir à leur besoin vital.

Les sentiments-ils seraient la différence ?

ATTENTION SPOIL !

Non, les sentiments ne sont pas la différence. Nous avons le parallèle parfait entre l’humain qui prend peu a peu son humanité et ses sentiments. (Il ne pleure plus, ne ressent les choses que par un choc au cœur qui s’estompe en quelques secondes) et la parasite qui commence à rire, éprouver de l’amour pour l’enfant qu’elle a mis au monde. Où même Migi qui finit par se sacrifier pour laisser la vie à Shin’ichi, il décrit sa mort comme un profond sentiment de solitude.

À noter que le personnage principal ayant perdu au fil du temps son humanité ne pleure qu’a deux reprises : Pour la mort de deux parasites, alors qu’il a vécu la mort de plusieurs humains proches de lui.

Il est même intéressant de voir que ces parasites s’interrogent sur le sens de la vie, sur ce qu’ils sont réellement et sur leur but. Certains d’entre eux réfléchissent même à comment vivre avec les humains, alors que l’humanité n’a qu’un désir, les exterminer vu qu’ils sont des prédateurs.

La façon de penser est montrée comme plus développée chez les « monstres ». Ils vont même jusqu’à adapter un régime alimentaire ne nécessitant plus de chair humaine alors que encore une fois les humains vont juste les tuer sans réfléchir. Certes, la majorité dévore encore des êtres, (et encore ce n’est plus le cas à la fin) mais la pensée humaine faisant des généralités, considère tous ces parasites comme une cible à abattre. Et là où l’anime fait vraiment une prise de partie c’est que une des personnes à la tête de l’organisation parasite, qui les gère plus ou moins, est un humain dégoûté de la nature de ses semblables.

Cette analyse soulève encore une question : Peut on perdre son humanité ?

Si on en croit l’histoire, oui. Le héros est confronté à des meurtres, il tue lui même plusieurs personnes et ne ressent plus rien. On pourrait dire qu’il s’agit d’un animé fantastique mais je vois ici une réalité, sinon le meurtre n’existerait pas.

C’est d’ailleurs le constat que l’anime fait : il prend vers la fin de l’œuvre un meurtrier en série pour penser comme les parasites, c’est à dire sans sentiment.

[FIN DU SPOIL]

Dans ce sens, on pourrait se demander : En quoi les parasites sont des monstres ? Pourquoi seraient ils les antagonistes ?

Aucune action ne permet réellement de l’affirmer, chacun joue pour sa survie. Ce qui est également intéressant à voir c’est que le héros se trouve entre les parasites et les humains, faisant plus ou moins parti des deux.

Nous voyons très souvent le rapprochement entre la nature humaine, montrée comme destructrice (de l’environnement, la nature, la vie animale) ou encore comme chaînon supérieur de la vie sur terre contre les parasites sans émotions ni sentiments.

L’anime fait le choix de nous décrire un « envahisseur », un parasite jusque dans son appellation, de le montrer sous son jour le plus horrible puis de le comparer à l’être humain en lui-même.

L’opening est un message dans ce sens. Selon la traduction que j’en ai trouvé (désolé je ne parle pas japonais) « Vous n’avez même pas remarqué que nous sommes chanceux simplement en étant humains, que nous sommes des prédateurs absolus, nous n’avons même pas d’ennemis. »

Mon avis:

Selon moi Parasite est un excellent animé. Il peut se regarder de deux façons différentes : Premièrement comme shonen d’action sans trop de réflexion ou deuxièmement plus comme un vrai seinen qui pose énormément de questions et laisse le spectateur apporter sa propre réponse. Encore une fois je déconseille fortement à toutes personnes sensibles, certains passages étant très gore/violent. Mais je le conseille en contre partie à qui aime les réflexions philosophique. Je n’ai dressé qu’une ébauche de ce que l’anime propose dans mon analyse. Nous pourrions parler longuement des sentiments, de l’innée et l’acquis mais également certaines thématiques qui ont pu m’échapper. Pour cet anime je donne donc un 8/10 et voilà pourquoi :

Les points forts :

Le scénario : J’ai rarement vu des histoires aussi profonde et ouverte. L’anime complet peut se comprendre comme métaphore de la vie humaine. Nous pouvons y lire la divergence d’opinion ou de foi (au sens premier du terme), la peur de l’étranger, la suprématie de l’humain sur terre, le but de la vie voire une critique de la société capitaliste etc.

La bande son : Tout simplement magique collant parfaitement à l’instant et à l’émotion que l’animé veut faire passer.

https://www.youtube.com/watch?v=BZwn2XBQROE

Les Graphismes : Le travail est impressionnant. On ressent tout le coté malaisant , la peur et l’angoisse vécues par le héros (Dans un sens comme dans Saya no Uta). En dehors de quelques passages un peu moins aboutis, les graphismes sont excellents, tout comme l’animation.

Les points faibles :

La conclusion : Sans spoil ici, je vais juste dire que la conclusion de l’animé est vraiment simpliste comparé à la portée initiale et les questions soulevées pendant toute la série.

Certains personnages : Nous avons les personnages principaux très bien travaillés, ainsi que certains parasites amenant une réflexion philosophique personnelle intéressante. Malheureusement nous trouvons également les loves interests du héros qui manquent vraiment de saveur et font des choix incohérents cassent donc le rythme.

Nous arrivons donc à la fin de cette rubrique, n’hésitez pas à vous jeter sur cet anime. Pour la semaine prochaine, nous allons parler de Mushishi, si vous souhaitez le regarder avant l’article. Je vous laisse sur l’opening. J’ai mis en lien la musique complète car l’opening original SPOIL une partie de l’intrigue,  [A NE PAS REGARDER!]

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