Rocket League, c’est ce célèbre jeu de voitures que vous pouvez jouer sur toutes les plateformes, et qui est très apprécié des joueurs.
Rocket League et l’argent
Avant le système actuel de boutique et de Battle Pass commun à de nombreux jeux, Rocket League (RL pour les intimes)
utilisait un système de caisses.
Ces fameuses caisses pouvaient s’obtenir en jouant, tout simplement. Il était alors nécessaire d’acheter des clés pour les ouvrir ou d’échanger des caisses contre des clés.
Pendant plusieurs mois, ce système d’échange et d’achat a suscité une énorme hype chez les joueurs, mais également la haine de nombreux parents. Nous connaissons tous une histoire concernant un enfant qui a pris la carte bleue de ses géniteurs. Pas génial, et encore moins quand on peut facilement accumuler 500€ de dépenses sans vérifications.
La question s’est alors posée en Europe et dans le monde entier.
Les caisses sont-elles trop addictives ?
La réponse des parents
Si les enfants considérés comme irresponsables peuvent acheter autant qu’ils le veulent sans vérification d’âge, c’est impardonnable. Booster le circuit de la récompense d’un enfant avec de l’argent qui ne lui appartient pas a engendré quelques foudres.
Nous pouvons suggérer le fait que les parents devraient faire attention à ce que font leurs enfants. Mais la vérité est qu’un enfant fait des erreurs, des bêtises, et que c’était très simple pour eux d’en faire avec Rocket League.
Pour rappel, nous pouvions acheter des cartes à points (comme des cartes cadeaux) avec notre forfait téléphonique. Tout était une possibilité d’achat pour nos jeunes joueurs.
Mais cette dynamique ne concernait pas que les enfants.
Les addicts aux jeux d’argent
Sur notre belle planète, certaines personnes sont addictes aux jeux d’argent. Et les crates (caisses) étaient un simulacre de casino pour certains.
Interdits bancaires ou de casinos se sont alors rués sur le jeu. Il était possible d’obtenir les fameuses crates à un rythme de une toutes les quatre à cinq parties. Les récompenses étant aléatoires (de rares à ultra rares), il n’est pas difficile de s’imaginer la suite. Impayés et dettes se sont accumulés et la Belgique et les Pays-Bas ont émis l’idée de les interdire. En 2018, la Belgique a notamment classifié cette feature en tant que jeu d’argent. Les Pays-Bas ont alors fait de même et RL a rejoint des jeux de Blizzard, Valve ou EA qui ont subi le même sort, pour ne citer qu’eux.
Mais les joueurs n’ont pas un avis aussi tranché.
Les joueurs
Pour eux, ce système avait plus un aspect social communautaire et sympathique. Il n’était pas rare de voir des joueurs aller en partie non classée juste pour proposer des trades (échanges) aux autres. Parfois même en classée, vous pouviez vous faire interpeller. Si vos roues, vos camos, ou boosts étaient classés exotiques ou ultra rares, vous receviez de nombreuses demandes dans le chat de joueurs voulant voir le reste de votre collection.
Tout en anglais, les échanges étaient de véritables échanges linguistiques (à moins de tomber sur l’un de vos compatriotes).
Quelques temps plus tard, après la sortie des crates, de nombreuses applications hiérarchisaient les tarifs d’échanges de caisses et d’items du jeu. Il vous était donc possible de collectionner et de partager en vous évitant des arnaques.
Si vous preniez le temps de jouer au jeu, de vous amuser et d’échanger avec la communauté, vous aviez une liberté et un sentiment de satisfaction quasi-constant.
C’était une belle époque pour les joueurs.
Pour résumer
Il est intéressant de voir toutes ces possibilités et ainsi de s’intéresser au pourquoi du comment les crates ont été controversées.
Plus précisément, nous pouvons voir ici qu’il y avait certes un manque de protection envers les personnes influençables, mais c’est un fait commun à de nombreux jeux et événements.
Cependant, de telles critiques seulement envers Rocket League me paraissent exagérées. D’autres jeux sont parfois pires, mais trop peu connus, nous n’en parlons pas.
Ici, nous voyons davantage l’impact d’adultes qui ont peur et légifèrent sur des sujets sans prendre en compte la globalité. Imposer une limite d’âge sur le compte pour les achats ou une vérification était une bonne solution.
Les restrictions et interdictions ont réduit les plaisirs de la communauté. L’intérêt ici aurait été de favoriser le plus grand nombre en protégeant les plus influençables.
Le rachat par Epic Games
Tout d’abord, Rocket League est un jeu de Psyonix. En 2019, Epic Games rachète le studio complet et acquiert RL. À ce rachat, nous pouvons voir différents atouts et inconvénients.
Points forts
L’arrivée de RL dans le catalogue Epic Games a signé la fin des crates. Vous avez vu une polémique ? Ah non, chez Epic Games, on ne fait pas ça.
Solution rapide et pratique à une feature controversée, Epic Games reprend les rênes et annonce de grands changements pour le jeu.
Tout d’abord, le passage en free-to-play dans le catalogue Epic Games offre un regain de communauté. De ce fait, Rocket League explose dans de nombreux pays. Ainsi, le jeu profite des infrastructures estampillées Epic Games et d’une fan base conséquente. Il ne va donc pas s’éteindre tout de suite.
Points faibles
Des serveurs EU jamais stables. Que l’on aime Epic ou non, leurs serveurs sont inefficaces et nous ne pouvons le nier…
Epic ne souhaite pas perdre de l’argent et n’enlève donc pas les achats intégrés au jeu. En retirant les crates, ils ont implanté une boutique et un pass de bataille. Ce fameux pass n’est ni plus ni moins qu’une nouvelle feature pire que l’ancienne. Et ceci pour une seule raison : on met sous votre nez énormément de contenu auquel vous ne pouvez pas accéder.
Avec cela, vous gagnez des objets à chaque montée de niveau. Ces items sont dans le thème de la saison et peuvent être colorés. Vous obtenez un double XP ainsi que des missions supplémentaires pour remplir le pass. Nous arrivons donc à avoir une expérience de jeu constante à chaque partie si et seulement si nous payons entre 10 et 20€ suivant le type de pass voulu.
En clair, sans pass, vous obtenez environ trois fois moins d’items. Si on souhaite parler d’incitations à l’achat et d’addiction comme avec les crates, on dépasse ici l’entendement.
Parlons de la boutique. Vous connaissez tous Fortnite ? Epic est très doué pour son marketing et pour pousser les joueurs à acheter son contenu. L’ordre des choses est fait pour que les nouveautés ne vous soient pas données tout de suite. Vous devrez traverser la boutique pour y arriver et résister à la tentation des autres packs.
Qui plus est, si nous voulons encore appuyer cet aspect, parlons de la saison 3. Elle se déroule en ce moment. À cette occasion, les graphismes du jeu ont changé.
Fortnitisation par les graphismes
Pour cette saison, nous avons eu droit a un remaniement façon cartoon de RL.
Graphismes chatoyant et vifs qui ne sont pas qu’une petite référence à Fortnite. En arrivant sur le jeu, la première chose que vous pourrez vous dire est « Ça pique les yeux ».
En tant que joueur régulier à un rythme de plusieurs heures par jours, mes applications sont toutes en modes sombres. Passer d’un jeu certes avec des graphismes inchangés depuis sa sortie à un feu d’artifice à l’ouverture, c’est un peu trop pour moi.
Jeu d’argent
Qui plus est, la communauté Fortnite, en moyenne plus jeune que celle de RL, se retrouve de plus en plus sur le jeu. Connu ou non pour un côté très jeune et parfois toxique, ce n’est pas cet aspect qui nous intéresse.
Nous en parlons plus haut, c’est pour les enfants que les crates ont été controversées.
Où sont les parents ?
Comment peut-on ici ne rien dire ? Plus d’achat, une expérience amoindrie sans argent, etc.
Avec les crates, nous pouvions échanger ces caisses contre des objets parce qu’il y avait un marché. Avec Epic, les items de la boutique ne sont pas échangeables. Avoir gagné des plans (objets à craft avec de l’argent du jeu) et vouloir les échanger contre des objets est devenu inutile ou infaisable.
Les parents se sont indignés de la création d’un marché qui pouvait être joué sans argent. Maintenant, ils laissent leurs enfants voir et parfois participer à un marché complet où l’on ne peut entrer sans ledit argent.
On vise une communauté plus jeune qui utilise l’argent des parents. Seulement, les pass de bataille sont une faille dans la législation.
Pour prendre un autre exemple en citant encore la Belgique, Apex a droit au pass de bataille (tout comme RL) mais non d’y incorporer des caisses, crates ou packs selon le nom que vous voulez leur donner.
Addiction ?
Le point positif de tout cela, c’est le soin du côté addictif de certains. Avec l’âge et les différents pass créés par Epic, nous avons un peu plus de recul. Il y a tellement de pass sur les jeux que nous ne pourrions pas tous les acheter. Nous sommes donc plus enclins à les refuser.
Dans RL, l’achat du pass est souvent motivé par la voiture. Si nous ne la trouvons pas à notre goût, nous ne la prendrons pas. La raison est simple : le pass RL perd son intérêt au vu du prix si nous n’aimons pas la voiture.
L’addiction au pass serait véritable si le fait de le posséder apportait énormément d’intérêt au jeu. En dehors de l’xp et d’items rares, le pass apporte peu. Les items ultra rares ou exotiques sont à acheter dans la boutique.
Nous en revenons donc à la boutique. Très fournie et se renouvelant très souvent, la tentation est parfois intense. Qui ne veut pas s’acheter des roues draco ? Les skills marketing d’Epic la rendent dangereuse. Gare à vous et à votre portefeuille en y allant, le mien repart souvent vide !
Conclusion
Malgré mon avis partagé, Epic est une bonne chose pour Rocket League. Le jeu était en perte de vitesse et le contenu apporté est de qualité.
Même si je condamne la vocation marketing qui est d’inciter à l’achat, une entreprise doit vivre. Cependant, avec des communautés jeunes, même si les erreurs coûtent moins, le fait d’utiliser leur insouciance, souvent malgré eux, et du contenu pour faire du profit est peut-être plus dommageable qu’un système d’échange et d’achats en jeu.
Je ne suis pas porté sur les comportements humains et sur les addictions en général. Mais je pars du principe que si vous êtes addict aux achats sur un jeu, la solution ne sera pas d’enlever la feature qui a révélé le problème.
Aujourd’hui, un ancien addict au crates peut toujours être addict à la boutique et au pass où l’on peut acheter des niveaux.
Rien n’a véritablement changé pour eux, si ce n’est que le nom de la feature qui les plume !
Ainsi, sur cette belle phrase. J’espère que l’article vous aura plu.
Si vous souhaitez rencontrer les rédacteurs ou les membres de l’association, venez sur le discord communautaire. Et pour lire leurs articles, n’hésitez pas à les consulter sur notre site.
Bonne journée à vous !